Orchestre Symphonique des Alpes

Décembre 2025, concerts OSA

En 1872, Georges Bizet reçoit la commande d’une musique de scène pour la pièce L’Arlésienne d’Alphonse Daudet. La pièce raconte l’histoire tragique de Frédéri, amoureux d’une « Arlésienne » qu’on ne voit jamais, et qui finit par se suicider après avoir appris son infidélité.

La musique de scène de Bizet fait la transition entre les dialogues ou s’y superpose. Si la tragédie de Daudet est un échec, le travail de Bizet est remarqué – sa « Marche des Rois » inspirée d’un noël provençal marquera les mémoires.

Organisée par Bizet lui-même dans le mois qui suit la création de la pièce, la première suite reprend notamment le festif « Carillon » et son tournoyant mouvement perpétuel de cors, le tendre « Adagietto » pour cordes avec sourdine, ou le tonique « Minuetto », qui oppose d’abord vents et bois, avant un gracieux trio déroulé sur un discret bourdon. Alors qu’il avait initialement composé la musique de scène pour un petit orchestre de vingt-six musiciens, quand Bizet reprend sa partition pour écrire une suite, il développe les effectifs de l’orchestre en ajoutant notamment un instrument encore tout récent, le saxophone.

Sept ans plus tard (et quatre ans après la mort de Bizet), son ami Ernest Guiraud (1837-1892) réunit d’autres morceaux pour former une Suite n°2. Son « Menuet », délicate élégie pour flûte solo contrastant avec un trio plus pompeux, est emprunté à La Jolie Fille de Perth. Surtout, Guiraud compose un finale novateur : une triomphale « Farandole » qui en vient à superposer la « Marche des rois » et la « Danse du cheval fou » de Bizet.

Suite n°1 (orchestrée par Bizet lui-même, 1872)


Prélude, avec son introduction grandiose, utilise un thème du choral de Provence « Marche des Rois ». Passages énergiques et épisodes plus doux s’alternent et créent une couleur provençale et dramatique.
Minuetto est une danse élégante d’inspiration classique dans une atmosphère légère, contrastant avec le Prélude.
Adagietto est une pièce d’une grande tendresse, confiée aux cordes seules. C’est la rencontre des amoureux. Il est d’un lyrisme intime et très expressif.
Carillon évoque le son des cloches provençales grâce à des motifs répétitifs. Les contrastes dynamiques créent une atmosphère festive.

Cette première suite montre la palette expressive de Bizet : éclat héroïque, danse, lyrisme et couleurs populaires.

Suite n°2 (orchestrée par Ernest Guiraud, après 1875)


Pastorale évoque la campagne provençale avec une atmosphère champêtre et douce grâce à un dialogue très fluide entre bois et cordes.
Intermezzo est un passage poétique et mélancolique avec un thème délicat confié aux bois.
Minuetto commence par de douces mélodies jouées par la harpe et la flûte puis devient une danse vive et élégante, aux contours plus énergiques que le « Minuetto » de la suite n°1. Toujours d’une inspiration classique mais avec une touche populaire.
Farandole est une grande danse provençale, construite sur la combinaison du thème de « La Marche des Rois » et de la danse traditionnelle de la farandole. Ce dernier mouvement monte en puissance pour terminer sur une conclusion brillante et festive.

Cette deuxième suite est plus populaire et dansante, avec des thèmes typiquement provençaux magnifiés par l’orchestration.

Nathaniel Stookey est un compositeur américain né en 1970. Lemony Snicket, né la même année, est un écrivain, lui aussi américain, connu pour ses ouvrages de littérature jeunesse (Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire). L’œuvre a été donnée en concert pour la première fois en 2006.


Le Compositeur est mort est un conte musical contemporain, drôle et intelligent, qui s’inscrit dans la lignée de Pierre et le Loup de Prokofiev. Il offre une initiation à l’orchestre symphonique par le biais d’une enquête policière absurde, ironique, mélangeant mystère, humour noir et satire. Grâce au texte de Lemony Snicket et à la musique de Stookey, l’œuvre parvient à captiver autant les enfants que les adultes, en combinant pédagogie, humour et inventivité musicale.
Dans ce conte musical, le récit prend donc la forme d’une enquête policière : le « narrateur-inspecteur » mène l’enquête sur la mort du compositeur. Tous les pupitres de l’orchestre deviennent suspects : cordes, bois, cuivres, percussions… Chaque famille d’instruments est présentée, interrogée et se « défend » en jouant une courte
démonstration musicale.

L’œuvre suit le schéma classique du conte musical pédagogique :

Dans un premier temps, le narrateur présente l’énigme (le compositeur est mort). Une ambiance mystérieuse est créée par l’orchestre.

Ensuite, les différentes familles d’instruments vont être interrogées par l’inspecteur et seront ainsi, chacune à leur tour, présentées au public :

  • Les cordes : présentées comme nobles, lyriques, mais aussi « suspectes » car omniprésentes dans l’orchestre.
  • Les bois : mis en avant par leur timbre coloré et expressif, souvent dans des dialogues humoristiques.
  • Les cuivres : majestueux et puissants, mais accusés de trop en faire.
  • Les percussions : bruyantes, accusées de désordre et de brutalité, elles apportent une touche comique.

    L’orchestre entier devient suspect, avec une polyphonie où tous les pupitres s’expriment.

    Dans sa musique, Nathaniel Stookey s’inspire des clichés orchestraux associés à chaque instrument (la flûte – pastorale, la trompette – militaire, la contrebasse – grave et inquiétante). Chaque pupitre « joue son rôle » en caricaturant sa personnalité. Chaque section musicale met en lumière les timbres spécifiques, permettant au jeune public de reconnaître les familles d’instruments. La voix du narrateur est aussi très importante et s’intègre dans la partition comme un véritable personnage.
    Son orchestration est d’une construction remarquable et d’une grande richesse musicale. Stookey superpose différents éléments musicaux joués par différents pupitres en même temps, il varie les tempi tout le long de l’histoire, il passe d’une valse jouée par les cordes à de la musique « américano-latino » interprétée par les percussions, il intègre des extraits d’œuvres de compositeurs classiques (Mozart, Beethoven, Schubert, Stavinsky…) dans sa partition.

    Finalement, l’énigme n’est jamais véritablement résolue et le mystère reste entier : l’humour réside dans la complicité entre musique et narration, et dans l’absurdité de la situation.

    Saison 2025-2026

    2005-2025 : les 20 ans de l'orchestre Symphonique des Alpes

    La saison 2025-2026 est lancée et les 20 ans de l’OSA se fêtent encore jusqu’en décembre 2025 !

    Vous pouvez vous replonger dans les bons souvenirs de la saison 2024-2025.

    Nous vous dévoilons ici le programme des prochains concerts de cette année anniversaire !

    Décembre 2025
    Le compositeur est mort

    Concerts
conte musical : le compositeur est mort
Suites Arlésienne Bizet

    2 parties et 2 chefs d’orchestre

    • Suites de l’Arlésienne 1 et 2 de Georges Bizet (1838-1875)

    Direction : Franck Bocquet

    • Le compositeur est mort de Nathaniel Stookey et Lemony Snicket

    Direction : Martial Renard

    Conteur : Alain Dekeukelare

    3 dates et 3 lieux :

    Dimanche 30 novembre à 17h au Palais des Sports de Morzine, dans le cadre de la programmation culturelle 2025-2026 de « Morzine en Scène ».

    Samedi 6 décembre à 20h au Pôle, à Alby sur Chéran

    Dimanche 7 décembre à 17h à l’Agora à Bonneville.

    2026, nous n’aurons plus 20 ans mais l’aventure continue.

    25-26 avril 2026
    Concert « Bohème »

    Le programme est encore en discussion mais le titre vous donne la direction. Ce sera du symphonique !

    Samedi 25 avril, à 20h, à l’église de La Roche-sur-Foron

    Dimanche 26 avril, lieu en prospection

    Dimanche 24 mai 2026

    Nous partagerons l’affiche avec l’Harmonie municipale de Gambsheim que nous accueillons pour le week-end de la Pentecôte. Musiques, partages, échanges… C’est tout l’OSA !

    Concert Harmonie municipale et Gambsheim et Orchestre Symphonique des Alpes

    Concert unique le dimanche 24 juin 2026 à l’Espace Coeur de Vallée à Thônes.

    Programme à venir… Date à retenir !

    Dimanche 14 juin 2026
    L’Armoise d’Or

    Pour la troisième année consécutive, nous reprenons L’Armoise d’Or, conte musical d’Etienne Perruchon .

    Cette année, ce sera dans le cadre des PEAC de la ville de Ferney-Voltaire et en lien avec le Conservatoire à Rayonnement Communal.

    Le concert aura lieu à la salle Henri Masson de Thoiry à 17h.

    Armoise d'Or
Etienne Perruchon
Orchestre symphonique des Alpes et conservatoire à rayonnement municipal de Ferney-Voltaire
La fête à Voltaire 2026

    Calendrier

    AGENDA 2025-2026

    A vos GPS : CPMT et MFR

    Palais des Sports 

    502 Rte du Palais des Sports, 74110 Morzine (lien GPS)

    Le Pôle 

    363 All. du Collège, 74540 Alby-sur-Chéran (lien GPS)

    L’Agora 

    42 Av. de la Gare, 74130 Bonneville (lien GPS)


    Journée de travail : répétitions le matin et l’après-midi

    Ecole de musique, La Roche sur Foron

    Concert

    Eglise Saint-Jean-Baptiste, La Roche sur Foron

    Concert

    Lieu à définir


    Nous accueillons l’Harmonie Municipale de Gambsheim à Thônes.

    • Répétition le samedi après-midi à Thônes suivie d’un apéritif dinatoire à la MFR du Villaret. (lien GPS)
    • Concert le dimanche en fin d’après-midi

    Espace Coeur de Vallée, 2 Rue du Pré de Foire, 74230 Thônes (lien GPS)

    • Tartiflette géante le soir (possibilité de dormir sur place) à la MFR

    Répétition avec les enfants de Ferney-Voltaire, salle Henri Masson à Thoiry (01)

    Concert à 17h, salle Henri Masson à Thoiry (01)


    L’OSA recrute !

    L’OSA recrute !

    Pour compléter nos pupitres, nous recherchons :
    * des cornistes
    * des trompettistes (1ère trompette)
    * des bassonistes (1er basson)
    * des percussionnistes

    * des altistes …

    Laissez-nous un message ou venez nous rencontrer lors d’un concert ou d’une répétition !

    Armoise d’Or – 15 juin 2025

    L’œuvre raconte l’histoire d’un enfant en quête d’une plante miraculeuse — l’Armoise d’Or — capable de redonner amour et joie à un peuple qui les avait perdus.

    L’Armoise d’Or est un conte musical d’Etienne Perruchon, compositeur Haut-Savoyard. Le livret est de Michelle Tourneur et les paroles sont de Jeanne Perruchon.

    Il sera interprété par l’Orchestre Symphonique des Alpes, dirigé par Martial RENARD, et avec la participation des élèves de l’Ecole de Musique de La Roche-sur-Foron et de l’école de Mallinjoud. C’est François SEIGNEUR qui va endosser le costume du narrateur pour cette 5e production.

    Le concert aura lieu au complexe sportif Georgette et Pierre LABRUNIE .

    L’Orchestre Symphonique des Alpes remercie la ville de La Roche sur Foron qui nous permet de répéter chaque mercredi soir dans son Ecole de Musique.

    Dogora – Caritas – juin 2025

    Voici Katia, l’initiatrice du projet

    Chers Ami.e.s Musicien.ne.s,

    Un petit message pour un grand merci ! Vous avez été plus qu’à la hauteur du challenge que représentait ce projet un peu mégalo de Dogora au Victoria Hall. Non seulement, vous êtes au rendez-vous sur des dates peu opportunes, mais vous jouez les jeux. Celui de la musique, bien sûr, qui a résonné dans cette salle magique pour séduire un public nombreux et enchanté. Mais aussi le jeu de la touche rouge (bravo pour l’originalité des propositions avec ma palme d’or aux bretelles 😅), celui de la disponibilité pour les mises en places et rangements. Avec un remerciement spécial à la team Renard dont la force de frappe nous a été d’un grand soutien ! Enfin, celui de la gentillesse de tous vos messages et bisous, sans parler des bonnes bouteilles ! Comme vous l’avez vu, je fus quelque peu émue… 

    Au terme de cette aventure, simplement reprendre l’expression d’Hilary, « l’OSA, c’est un sport d’équipe », et elle est bien belle cette équipe ! Je suis fière d’en faire partie. 

    Encore une fois merci et bravo, aussi au nom de Caritas Genève, mes collègues et supérieurs ne tarissent pas d’éloges ! 

    A + !

    Katia

    Le choeur Caritas

    La parole est à Martial, notre chef d’orchestre

    Chers amis,

    Après ces journées à repenser l’hier, comment ne pas prendre le temps de vous adresser quelques mots ?

    Merci.
    Merci pour tout ce que nous avons partagé.
    Merci pour tous ces regards, ces élans, ces silences aussi.
    Merci pour ce que vous avez su offrir, avec tant de générosité.

    Je suis profondément fier et honoré de ce que vous avez rendu possible.
    Ce concert était une magnifique intention, et vous l’avez portée bien au-delà.
    Vous n’avez pas simplement été au rendez-vous : vous avez été le rendez-vous.

    Durant ce moment suspendu, c’est vous qui m’avez guidé.
    Je n’ai eu qu’à me laisser porter par votre présence, votre justesse, votre souffle commun.

    Bienvenue à toute cette nouvelle génération de Dogoriens – et tout particulièrement à ma petite-fille Léna.

    Ce 1er juin 2025, vous avez accueilli 1100 spectateurs au Victoria Hall de Genève.
    Ce moment fera date dans notre épopée dogorienne.
    L’empreinte laissée ce soir-là restera indélébile – dans les cœurs du public comme dans les vôtres.

    Je vous remercie du fond du cœur.
    Et je vous prie de m’excuser de ne pas avoir pu saluer et remercier chacun d’entre vous à la fin.
    Mais soyez assurés de mon affection et de ma reconnaissance sincère.

    Martial

    choeur-et-violons
    couro-de-Berra
    Claire-Michel-De-Hass
    Claire-orchestre-et-choeur
    orchestre-choeur-et-Alexandre
    « of 3 »

    Concerts février 2025

    A consulter :

    Ilan Zatjmann, piano

    Cliquer sur l’image pour découvrir son site.

    Paroles de musiciens

    « L’essentiel est que ma musique survive, même si elle n’est pas toujours comprise tout de suite. »

    « La musique doit être simple, mais jamais banale. »

    « J’essaie de faire de mon mieux, mais je laisse aux autres le soin de juger. »

    Paroles de Gabriel Fauré

    Ce compositeur n’était pas du genre à parler de sa musique en termes grandiloquents. Il a souvent minimisé son propre travail, préférant que la musique parle d’elle-même.

    Il voyait sa musique comme une expression sincère de son être, sans chercher à plaire à tout prix. Son souci d’authenticité et de perfection a laissé une marque indélébile sur la musique française et sur ses contemporains, comme Ravel et Debussy.

    Chers amis de la musique,
    Une fois de plus, l’Orchestre Symphonique des Alpes relève avec passion et détermination le défi d’un programme ambitieux. Pour célébrer notre 20ᵉ anniversaire, nous avons souhaité entamer un voyage au cœur de la musique française, un univers riche et lumineux qui nous relie à des traditions artistiques et culturelles d’une profondeur inestimable.
    Depuis sa création, l’OSA s’est donné pour mission de faire dialoguer les époques et les styles : des chefs-d’œuvre du grand répertoire aux créations contemporaines, en passant par des collaborations mémorables avec des chœurs, des solistes, et des artistes de divers horizons. Cette exploration constante témoigne de notre désir d’offrir à notre public une expérience musicale vivante et ouverte sur le monde.
    Pour ce programme exceptionnel, nous avons souhaité rendre hommage à trois grands noms de la musique française : Gabriel Fauré, Claude Debussy, et Maurice Ravel, chacun ayant marqué l’histoire musicale par sa singularité et son génie.
    Nous sommes particulièrement heureux d’accueillir à nouveau Ilan Zaïtman, pianiste de grand talent, avec qui nous avions partagé, il y a une dizaine d’années, l’émotion intense du Concerto pour piano n°2 de Chostakovitch. Cette fois, c’est autour du fascinant Concerto pour la main gauche de Ravel que nous avons choisi de nous retrouver. Cette œuvre, commandée par le pianiste Paul Wittgenstein après la perte de son bras droit durant la Première Guerre mondiale, est non seulement un tour de force technique mais également une réflexion poignante sur la résilience humaine et la capacité de la musique à transcender les épreuves.
    Nous poursuivrons avec la Ballade de Gabriel Fauré, une œuvre moins connue mais d’une grande richesse harmonique et mélodique, qui reflète le lyrisme et l’élégance du compositeur.
    Nous avons également souhaité inclure deux mouvements emblématiques de la musique de scène de Fauré pour Pelléas et Mélisande : l’ouverture et la célèbre Sicilienne. Ces pages, écrites pour accompagner la pièce de Maeterlinck, capturent à merveille l’atmosphère poétique et mystérieuse du drame, et leur beauté intemporelle continue de toucher les cœurs.
    Dans un registre plus léger mais tout aussi captivant, nous explorerons la Petite Suite de Claude Debussy, un chef-d’œuvre de fraîcheur et de délicatesse. Initialement écrite pour piano à quatre mains, cette suite a été orchestrée par Henri Büsser, mettant en lumière la capacité de Debussy à évoquer des paysages et des émotions avec une finesse incomparable. Chaque mouvement, de En bateau à Ballet, nous transporte dans un univers de charme et d’élégance.
    Enfin, nous conclurons avec l’incontournable Boléro de Ravel, œuvre fascinante par sa simplicité apparente et sa puissance hypnotique. Cette montée en intensité, soutenue par une orchestration magistrale, est une démonstration éclatante du génie ravelien et reste, depuis sa création en 1928, l’une des pièces les plus populaires du répertoire symphonique.
    Diriger cet orchestre est pour moi une fierté et une joie renouvelées à chaque projet. La confiance, la complicité musicale, et l’énergie collective qui nous animent depuis tant d’années sont les fondations solides de nos succès. Ce concert-anniversaire est un nouveau point d’orgue dans notre parcours, et je suis certain qu’il marquera une étape mémorable dans l’histoire de l’OSA.
    Merci de partager avec nous cette aventure artistique. Ensemble, faisons vivre cette musique qui nous rassemble et qui éclaire nos vies.
    Avec toute mon amitié musicale,
    Martial Renard, directeur artistique de l’OSA


    Pour moi, le concerto pour la main gauche de Ravel, c’est comme un bel orage d’été ! De ceux dont on se languit pendant une période trop lourde. Que l’on attend avec impatience mais une pointe d’appréhension. De ceux qui libèrent l’atmosphère d’une sorte de trop plein. Qui tournent et tournent encore, hésitants, et finalement, qui claquent ! Qui sont en perpétuels mouvements. Tantôt salvateurs, tantôt destructeurs. C’est la musique de la nature, parfois douce, parfois violente, toujours saisissante. C’est un plaisir d’être une partie de cet ensemble !
    Pour jouer cette œuvre, il faut beaucoup compter. Comme lorsque vous voyez l’éclair et comptez les secondes qui le sépare du coup de tonnerre. Et enfin, la pluie, nourricière. Et toutes les nuances de sa musique, magnifiée par l’extraordinaire main gauche du pianiste !
    Aujourd’hui, je compte les jours qui nous séparent de ces concerts, le moment de vous offrir ces émotions ! Au plaisir de ce partage…
    Katia, violon 2

    Découvrir, redécouvrir, écouter, savourer…

    Programme concerts février 2025

    Programme de la soirée

    Gabriel Fauré : « Pelleas & Mélisande » Ouverture et Sicilienne

    Claude Debussy : « Petite Suite » En bateau, Cortège, Menuet, Ballet

    Gabriel Fauré : « Ballade pour piano et orchestre »

    ENTRACTE

    Maurice Ravel : « Concerto pour la main gauche »

    Maurice Ravel : « Boléro »

    Orchestre Symphonique des Alpes

    Direction : Martial RENARD

    Soliste : Ilan Zatjmann

    Quelques explications

    Ouverture et Sicilienne de «Pelleas & Mélisande», Gabriel Fauré


    L’œuvre Pelléas et Mélisande est une suite orchestrale (Op. 80) composée en 1898 pour accompagner la pièce de théâtre du même nom, écrite par Maurice Maeterlinck en 1892.
    La pièce raconte une histoire d’amour tragique entre Pelléas et Mélisande dans un univers empreint de mystère et de fatalité.

    L’ouverture établit immédiatement l’atmosphère énigmatique et rêveuse de l’œuvre. L’orchestre déroule un thème mélodique doux et fluide, marqué par une écriture très expressive des cordes et des bois. Le mouvement est empreint d’une tristesse contenue et annonce le drame qui se joue dans l’histoire de Pelléas et Mélisande.

    La Sicilienne est sans doute le mouvement le plus célèbre de cette suite. La sicilienne est une danse d’origine italienne, caractérisée par un rythme pointé évoquant un balancement pastoral. Ici, Fauré l’adapte en une mélodie élégante et fluide, confiée à la flûte, accompagnée par la harpe et les cordes. Malgré sa légèreté apparente, elle reste empreinte d’une certaine nostalgie, typique de l’esthétique de Fauré.

    « Petite Suite », Claude Debussy

    La Petite Suite s’inscrit dans la période de jeunesse de Debussy.
    À cette époque, Debussy est encore sous l’influence de compositeurs romantiques comme Fauré et Massenet. La légèreté et l’élégance de cette suite rappellent la musique de salon de la fin du XIXe siècle, mais avec une finesse d’écriture qui annonce déjà les chefs-d’œuvre impressionnistes à venir. L’œuvre s’inspire des poèmes de Fêtes galantes de Paul Verlaine, un recueil empreint de nostalgie et de délicatesse, dans l’esprit des peintures de Watteau et du XVIIIe siècle français.

    I. En Bateau : Une mélodie fluide et ondulante évoque le mouvement paisible d’une barque sur l’eau. L’influence de Fauré est perceptible dans l’élégance et la douceur de l’écriture. Ce premier mouvement illustre une atmosphère rêveuse et contemplative, typique du symbolisme musical que Debussy développera plus tard.

    II. Cortège : Un rythme entraînant et léger qui rappelle une marche joyeuse avec des accents de danse populaire entre légèreté et dynamisme. Ce mouvement dégage un caractère insouciant et festif, rappelant une scène de promenade ou de fête en plein air.

    III. Menuet : Un menuet délicat et raffiné, dans l’esprit des danses du XVIIIe siècle. Une ambiance à la fois élégante et mélancolique. Ce mouvement illustre le goût de Debussy pour les atmosphères nostalgiques et les références à l’Ancien Régime.

    IV. Ballet : Une danse vive et rythmée avec un esprit de fête. Ce dernier mouvement apporte une touche finale légère et énergique, concluant l’œuvre sur une note optimiste.

    « Ballade pour piano et orchestre », Gabriel Fauré

    La Ballade pour piano et orchestre Op. 19 est une œuvre composée en 1879 pour piano seul et orchestrée ensuite en 1881. Fauré, alors âgé d’une trentaine d’années, commence à se faire un nom dans le monde musical français.
    Cette pièce adopte une forme libre, entre le poème symphonique et le concerto, mais sans véritable dialogue concertant entre le piano et l’orchestre. Elle est divisée en plusieurs sections contrastées :

    Un début contemplatif. L’œuvre s’ouvre par une introduction calme et poétique, où le piano expose un thème mélodique doux et sinueux. Cette première section installe une atmosphère introspective, propre au langage harmonique de Fauré.

    Un développement lyrique et expressif. Un changement de tempo, plus animé, en dialogue avec l’orchestre. Après cette introduction rêveuse, l’œuvre gagne en intensité avec un passage plus virtuose où le piano déploie des traits fluides et aériens. L’orchestre intervient avec des réponses délicates, sans jamais écraser le discours pianistique.

    Retour au calme. Vers la fin de l’œuvre, la musique retrouve son caractère méditatif initial, clôturant la Ballade sur une note de sérénité, loin des finales brillants et dramatiques des concertos romantiques.

    « Concerto pour la main gauche » de Maurice Ravel

    Le Concerto pour la main gauche en ré majeur de Maurice Ravel a été composé entre 1929 et 1930 à la demande du pianiste autrichien Paul Wittgenstein qui avait perdu son bras droit pendant la Première Guerre. L’œuvre est contemporaine de son Concerto en sol majeur, mais contraste fortement avec ce dernier : là où le Concerto en sol est léger, jazzy et éclatant, le Concerto pour la main gauche est plus sombre, dramatique et orchestralement dense.
    Le concerto est conçu en un seul mouvement structuré en trois parties principales :

    Introduction mystérieuse et dramatique. L’œuvre s’ouvre sur un passage orchestral grave et imposant, dominé par les contrebasses et les bassons, créant une atmosphère inquiétante. Le piano entre discrètement, avec une ligne mélodique fluide, puis adopte une écriture plus percussive et virtuose.

    Développement contrasté et rhapsodique. Dans cette partie, on trouve des moments lyriques et méditatifs, où le piano adopte un jeu plus expressif, des sections énergiques et rythmiques, où la main gauche donne l’illusion d’un jeu à deux mains grâce à l’alternance entre basses profondes et traits aigus rapides.

    Finale explosive et virtuose. Retour du caractère dramatique et orchestral du début avec une montée en intensité, un piano toujours plus imposant face à l’orchestre. L’œuvre se termine par un éclat orchestral grandiose et énergique.

    L’ orchestration riche et puissante confère à l’œuvre une tension dramatique constante.

    « Boléro» de Maurice Ravel

    Le Boléro de Maurice Ravel fut composé en 1928 à la demande de la danseuse russe Ida Rubinstein, qui souhaitait une musique originale pour un ballet. Un immense succès lors de la première avec des réactions mitigées : Certains furent fascinés par son caractère hypnotique, tandis que d’autres critiquèrent sa répétitivité.
    Le Boléro est l’une de ses dernières grandes œuvres avant que la maladie neurologique dont il souffrait ne l’empêche de composer.
    L’œuvre repose sur un principe de répétition ininterrompue, basé sur un crescendo orchestral progressif.

    Un rythme constant : Un ostinato rythmique joué par la caisse claire accompagne l’ensemble de l’œuvre, sans variation.

    Deux thèmes mélodiques :

    Le 1er thème d’abord par la flûte, simple et fluide, évoquant une mélodie espagnole.

    Le second thème similaire, mais plus lyrique, se développe progressivement.mains grâce à l’alternance entre basses profondes et traits aigus rapides.

    Ces deux thèmes sont répétés 18 fois avec une orchestration de plus en plus dense. Pour ne pas lasser le public, Ravel propose une progression instrumentale : introduction progressive des instruments, variant les couleurs sonores :

    o Début très léger (flûte, clarinette, basson).

    o Ajout progressif des cuivres et cordes.

    o Explosion orchestrale finale, avec tout l’orchestre en fortissimo. Le volume augmentant graduellement, cela créée une tension irrésistible qui mène au climat final.

    Le Boléro est une œuvre fascinante par son audace et sa simplicité apparente. En jouant sur un crescendo orchestral progressif et une répétition hypnotique, Ravel crée une musique à la fois puissante et envoûtante, repoussant les limites de l’orchestration traditionnelle. Ce chef-d’œuvre minimaliste continue de captiver les auditeurs, confirmant le génie de Ravel en tant qu’orchestrateur et innovateur du XXe siècle.

    BON CONCERT

    Opération chaussettes

    Location d’une salle de concert pour les 20 ans de l’OSA

    Pour fêter nos 20 ans, nous souhaitons organiser un « concert évènement » dans une belle salle de Haute-Savoie. La location de cette salle a un coût élevé, qui vient s’ajouter aux autres coûts de production de nos concerts. Nous pourrions augmenter le tarif des places de concert mais ce n’est pas dans notre esprit d’ouverture de la musique au plus grand nombre. Nous avons donc lancé « l’opération chaussettes ». Pour chaque paire vendue, 3€ seront reversés à l’Orchestre Symphonique des Alpes.

    Un-e musicien-ne de l’Orchestre vous a peut-être sollicité. Si ce n’est pas le cas et que vous souhaitez participer à cette opération, rapprochez-vous du/des musicien-ne-s que vous connaissez.

    Vos placards sont déjà pleins de chaussettes ?

    Vous ne connaissez aucun-e musicien-ne ?

    Mais vous souhaitez nous aider à financer ce projet, vous pouvez aussi faire un don à l’OSA

    (Association culturelle, reconnue d’intérêt général)

    Merci pour votre soutien


    SUGGESTIONS DU CHEF février 25

    Février 2025, ça paraît loin et pourtant…

    Pour vous faire patienter jusqu’à nos concerts,

    Pour vous mettre dans l’ambiance du programme,

    Pour le plaisir de les écouter,

    notre chef, Martial Renard, a sélectionné des versions qu’il affectionne particulièrement des oeuvres que nous travaillons en ce moment.

    Il nous dévoile ses coups de coeur :

    Claude Debussy : Petite suite

    Concert enregistré le 5 mai 2021 (Sendesaal Frankfurt).

    François Leleux Dirige le Frankfurt Radio Symphony Orchestra.

    Gabriel Fauré : Pelléas et Mélisande

    Concert enregistré en direct le 5 octobre 2018 à la Grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris.

    Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck.

    Gabriel Fauré : Ballade pour piano et orchestre

    Enregistré en direct de La Folle Journée de Varsovie 2013 le 28 septembre (The Grand Theatre in Warsaw, Poland)

    Mateusz Kurcab est au piano.

    Le Symphony Orchestra of The Marcin Józef Żebrowski Music School in Częstochowa est dirigé par Zygmunt Nitkiewicz.

    Maurice Ravel : Concerto pour la main gauche en Ré Majeur

    Concert enregistré vendredi 20 octobre 2023, au TivoliVredenburg, Utrecht, The Netherlands.

    Bertrand Chamayou, piano

    Netherlands Philharmonic Orchestra dirigé par Lorenzo Viotti

    Maurice Ravel : Boléro

    Enregistré le 16 février 2018 à l’Auditorium de la Maison de la Radio (Paris).

    Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par Lionel Bringuier.

    Et si vous souhaitez poursuivre le voyage, voici deux vidéos qui pourraient vous intéresser :

    Ravel « Papier à musique » : Concerto pour la main gauche avec Bertrand Chamayou

    Bertrand Chamayou : « Mon amour pour Ravel ne m’a jamais quitté »